Artiste plasticienne, essentiellement graveur (tous procédés taille-douce), travaillant également la peinture (acrylique, huile), le dessin, la photo et l’image numérique a tenté, depuis le début, dans ses recherches et productions, de situer des émotions, sentiments, idées et de se mettre en face de questions toujours reposées.
Les formes, même si l’on est tenté de les voir parfois abstraites, gardent une « personnalité » bien déterminée et se situent dans un cadre ressenti de façon concrète. Elles sont « camouflées ».
A partir de 1987, l’attirance à la fois pour l’estampe et pour la peinture a conduit vers le travail du monotype, puis vers une liaison/synthèse de ces deux possibilités d’expression, pouvant aller de la taille- douce traditionnelle à l’accumulation taille- douce/monotype/peinture. Cette ouverture a permis en 2001 l’introduction de l’image numérique en complément de ce travail expérimental.
A ceci s’ajoutent des recherches concernant le support qui intervient de façon importante pour la projection des images. Ce support qui a souvent été un papier d’impression classique, peut aussi devenir papier recyclé, tissu, paroi, tout élément susceptible de retenir une trace.
Depuis 1987, il n’y a plus d’impression en exemplaire identique numéroté, excepté sur demande particulière. L’estampe est considérée comme une possibilité plastique ayant ses caractéristiques propres, en particulier celle d’offrir l’intermédiaire d’une matrice. Elle permet un travail combinatoire d’images utilisées en fonction de ce qu’elles peuvent suggérer.
L’image répétée est devenue très présente, car nécessaire à une expression par forme et signes codés multiples propres à une logique spécifique qui s’étend à tous les domaines plastiques expérimentés.
Le travail se porte vers la reproduction de travaux actuels ou antérieurs, reposant la question de l’œuvre unique. La création ne se situe donc pas toujours à partir de formes et de paysages inventés. Lorsque ceux-ci existent, il est inutile d’en créer d’autres. C’est leur transformation qui devient importante.
En cela l’outil informatique est devenu nécessaire. Il permet d’interroger sans arrêt le souvenir de ce qui a existé. Le dessin, essentiellement utilisé pendant de nombreuses années comme moyen de recherche, a repris actuellement le rôle principal qu’il avait au départ : celui de toute création, elle-même davantage pensée en fonction d’un espace dans lequel elle puisse intervenir.
L’atelier de gravure
Solange Kowalewski travaille avec l’atelier de Saint-Prex, proche de Lausanne. Elle vient y faire essentiellement les morsures de ses plaques.
L’atelier a été fondé par Edmond Quinche, Pietro Sarto et Françoise Simecek en 1968 sur les rives du lac Léman à Saint-Prex, comprenant des presses en taille-douce et des presses lithographiques.
L’atelier est toujours tenu par Pietro Sarto, peintre et graveur. Françoise Simececk, auteur à Paris y vient régulièrement. Edmond Quinche est également graveur.
Texte d’Albert Flocon sur l’atelier de Saint-Prex : lire le texte
Albert Flocon, de son vrai nom Albert Mentzel, né à Köpenick, un faubourg du sud-est de Berlin, le 24 mai 1909 et mort à Paris le 12 octobre 1994 (à 85 ans), est un graveur français d’origine allemande, également théoricien, enseignant et historien de la gravure.